L’étoile à trois branches sur le capot fait rêver de nombreux automobilistes. Symbole de prestige, de confort et de performance, une Mercedes est souvent vue comme un achat sûr. Pourtant, derrière cette image d’excellence se cache une réalité plus nuancée.
Toutes les Mercedes ne sont pas nées égales, et certains modèles ou motorisations peuvent rapidement transformer le rêve en un véritable cauchemar financier.
Pannes récurrentes, défauts de conception, coûts d’entretien exorbitants… la réputation de fiabilité de la marque a été mise à mal à plusieurs reprises. Si vous envisagez d’acheter une Mercedes sur le marché de l’occasion, cet aperçu détaillé est fait pour vous. Il est important de décortiquer ensemble les moteurs à problèmes et les quatre modèles spécifiques qu’il vaut mieux éviter pour protéger votre portefeuille et votre tranquillité d’esprit.
Moteurs Mercedes : ces blocs à éviter absolument
Avant même de parler des modèles, il est essentiel de s’intéresser à ce qui se cache sous le capot. Un moteur peu fiable peut affecter plusieurs voitures de la gamme et causer des pannes graves et coûteuses. Voici les quatre motorisations qui ont le plus terni la réputation de la marque.
Moteur M271 essence : le compresseur capricieux
Largement utilisé lors des années 2000, le moteur M271 est tristement célèbre pour la fragilité de son compresseur volumétrique. C’est son point faible. Généralement, ce dernier rend l’âme entre 100 000 et 150 000 kilomètres, entraînant une réparation dont la facture oscille entre 1 500 et 2 000 €.
À cela s’ajoutent des joints fragiles et des soucis électroniques qui viennent compléter un tableau déjà peu reluisant.
Moteur OM651 diesel : le pari risqué d’avant 2014
Ce moteur est un cas d’école, un bloc à deux visages. Produit entre 2008 et 2013, il a accumulé les problèmes : injecteurs défaillants en série, surchauffes moteur, et filtres à particules capricieux. Heureusement, Mercedes a su corriger le tir.
À partir de 2014, une version profondément revue et fiabilisée de l’OM651 a été introduite. La règle est donc simple : fuyez les modèles équipés de ce moteur avant 2014, mais considérez sans crainte ceux produits après.
Moteur M156 V8 AMG : un plaisir à prix élevé
Comment ne pas être séduit par la sonorité envoûtante et la puissance démoniaque du V8 M156 signé AMG ? Ce moteur est un chef-d’œuvre de performance, mais il cache un défaut majeur : une chaîne de distribution et des arbres à cames qui s’usent prématurément. Une casse peut survenir sans avertissement, entraînant la destruction pure et simple du moteur.
Un remplacement préventif est possible, mais il vous en coûtera plus de 2 000 €, une somme à prévoir absolument dans le budget.
Moteur OM642 V6 diesel : une conception à risque
Ce V6 diesel est un concentré de technologie, mais sa complexité le rend vulnérable à de nombreuses pannes. Les propriétaires rapportent des injecteurs fragiles, des turbos qui lâchent prématurément et des collecteurs d’admission qui se grippent. Le remplacement de ces derniers est une opération longue et coûteuse (plus de 700 € de pièce et jusqu’à 7 heures de main-d’œuvre).
La multiplication des pannes potentielles en fait un pari risqué sur le marché de l’occasion.
Top 4 des Mercedes d’occasion qui ont déçu
Maintenant que nous avons identifié les moteurs à problèmes, concentrons-nous sur les modèles qui ont cumulé les critiques, que ce soit à cause de leur mécanique, de leur électronique ou de leur conception générale.
Classe A W176 (2012-2017) : la compacte à la fiabilité douteuse
La troisième génération de la Classe A a séduit par son design radicalement plus sportif. Malheureusement, sa fiabilité n’a pas été à la hauteur. La liste des griefs est longue : casses moteur avant même les 100 000 km, turbos défaillants, volants moteurs et embrayages à la durée de vie limitée.
Les versions diesel équipées des premiers moteurs CDI (avant 2014) sont particulièrement touchées.
➡️ L’alternative sûre : La génération suivante, la W177 lancée en 2018, est bien plus recommandable.
CLA C117 (2013-2019) : un style qui cache des faiblesses
Basé sur la même plateforme technique que la Classe A W176, le « coupé 4 portes » CLA en a malheureusement hérité de la plupart des défauts mécaniques. Pour ne rien arranger, il y ajoute ses propres soucis, notamment une boîte de vitesses automatique 7G-DCT qui peut générer des à-coups et des pannes coûteuses. Son électronique capricieuse et l’usure rapide de sa suspension avant finissent de ternir le tableau.
➡️ L’alternative sûre : La deuxième génération C118, commercialisée depuis 2019, a corrigé la majorité de ces défauts.
Classe B W245 diesel (2005-2011) : trois problèmes majeurs
La première génération de la Classe B a connu une carrière difficile, surtout avec ses motorisations diesel. Trois défauts rédhibitoires la rendent particulièrement risquée en occasion. Sa boîte de vitesses automatique CVT est extrêmement fragile et son remplacement peut coûter entre 3 000 et 5 000 €.
De plus, son turbo lâche souvent autour de 120 000 km et ses injecteurs s’encrassent à une vitesse alarmante.
➡️ L’alternative sûre : La Classe B W246, surtout après 2014, a montré des progrès spectaculaires en matière de fiabilité.
Classe C W204 diesel (2007-2009) : la période des injecteurs problématiques
La Classe C est une icône, mais ses premières années de production (millésimes 2007 à 2009) sont à éviter si vous visez un C200 CDI ou un C220 CDI. Un véritable fléau a touché les injecteurs de ces modèles, avec des pannes à répétition qui ont désespéré de nombreux propriétaires. Les factures de plus de 2 000 € n’étaient pas rares, sans garantie que le problème ne revienne pas.
➡️ L’alternative sûre : Optez pour une version restylée après 2010, qui bénéficie des corrections nécessaires.
Acheter une Mercedes d’occasion : nos conseils pour éviter les pièges
Connaître les modèles à éviter est une première étape essentielle. Mais comment s’assurer de faire le bon choix, même sur un véhicule réputé fiable ? Voici cinq règles d’or à suivre scrupuleusement avant de signer.
Règle n°1 : Exigez un historique transparent
Un véhicule premium sans carnet d’entretien à jour ni factures détaillées est un immense drapeau rouge. L’historique complet est votre seule garantie que la voiture a été entretenue selon les préconisations du constructeur. Sans cela, vous naviguez à l’aveugle.
Règle n°2 : Privilégiez les millésimes éprouvés
Évitez, si possible, la toute première année de commercialisation d’un nouveau modèle. C’est souvent durant cette période que les défauts de jeunesse se révèlent. Viser un véhicule de deux ou trois ans après son lancement vous assure de bénéficier des premières corrections apportées en usine.
Règle n°3 : Ne négligez pas l’inspection par un professionnel
Même si la voiture semble parfaite, un œil expert peut déceler des problèmes invisibles. Investir entre 150 et 300 € dans un diagnostic complet chez un spécialiste indépendant avant l’achat n’est pas une dépense, c’est une assurance contre des milliers d’euros de réparations futures.
Règle n°4 : Méfiez-vous des offres trop alléchantes
Sur le marché de l’occasion, les miracles n’existent pas. Un prix anormalement bas par rapport à la cote cache presque toujours un problème grave : un accident mal réparé, un kilométrage trafiqué ou une panne imminente. Une Mercedes « bon marché » est souvent celle qui vous coûtera le plus cher.
Règle n°5 : Anticipez les coûts d’entretien
Acheter une Mercedes, c’est aussi s’engager à l’entretenir. Le coût des pièces et de la main-d’œuvre est supérieur à celui d’une marque généraliste. Prévoyez toujours une réserve financière de 2 000 à 3 000 € pour faire face aux imprévus et aux entretiens réguliers.
Non, la marque à l’étoile n’est plus un gage de fiabilité absolue. Cependant, acheter une excellente Mercedes d’occasion est tout à fait possible à condition d’être bien informé. En évitant les modèles et les motorisations que nous avons listés, et en suivant nos règles d’or, vous mettez toutes les chances de votre côté.
Des valeurs sûres comme la Classe E W211 (après 2007) ou la Classe C W204 restylée (après 2010) sont capables de parcourir des centaines de milliers de kilomètres en offrant un confort et un agrément de conduite exceptionnels. Finalement, un achat malin et réfléchi vous permettra de voir votre Mercedes briller pendant de longues années dans votre garage.
Et vous, avez-vous déjà eu une bonne ou une mauvaise expérience avec une Mercedes d’occasion ? Partagez votre histoire dans les commentaires
