Un nom qui, à lui seul, déclenche des frissons chez tous les passionnés d’automobile. Quinze ans après avoir gravé son nom dans le marbre avec une symphonie mécanique inoubliable, la Lexus LFA est de retour.
Du moins, sous la forme d’un concept qui fait autant parler de lui par son design que par ce qu’il abandonne en chemin. Car oui, il faut l’accepter : le chant du V10 s’est tu.
Dévoilé aux côtés de sa cousine technique, la Toyota GR GT, ce nouveau Lexus LFA Concept n’est pas un simple hommage nostalgique. C’est une déclaration d’intention, une réécriture audacieuse de la performance selon le constructeur japonais.
Alors, cette transition à 180 degrés vers le 100 % électrique est-elle une trahison ou une évolution nécessaire ? Découvrons-le ensemble.
Un héritage légendaire, un avenir audacieux
Pour comprendre le choc que représente ce concept, il faut se souvenir de l’originale. La première LFA, c’était avant tout une âme, une sonorité cristalline et rageuse issue d’un moteur V10 de 4,8 litres capable de hurler jusqu’à 9 500 tours par minute. Une expérience sensorielle que beaucoup considèrent comme l’apogée du moteur atmosphérique.
Le silence du V10 : une page se tourne
Faisons notre deuil immédiatement : cette mélodie appartient désormais à l’histoire. Le nouveau concept LFA est une supercar purement électrique (BEV). Pour les puristes, la pilule est amère.
Comment remplacer une telle émotion par le silence feutré d’un moteur électrique, souvent jugé aseptisé et linéaire ? C’est précisément le défi que Lexus entend relever. Le constructeur ne cherche pas à imiter le passé, mais à créer une nouvelle forme de plaisir.
L’immersion réinventée : la vision d’Akio Toyoda
Sous l’impulsion de l’emblématique Akio Toyoda, ce projet s’inscrit selon la philosophie japonaise du « Shikinen Sengu« , qui consiste à transmettre l’essence et le savoir-faire d’une génération à l’autre. L’objectif vise à dépasser la simple construction d’une voiture rapide, pour atteindre le « Discover Immersion » : une fusion totale entre le pilote et sa machine.
Lexus nous promet une connexion si directe et viscérale que les sensations offertes par l’électricité deviendraient plus pures et profondes que jamais. Une promesse ambitieuse, démontrant le sérieux avec lequel la marque aborde la question de l’émotion.
Design et ingénierie : l’efficacité absolue au rendez-vous
Si les mots peuvent sembler abstraits, la fiche technique et le design du concept, eux, sont bien concrets. Ceci n’est pas une simple coquille vide destinée aux salons automobiles, mais bien la préfiguration d’une machine pensée pour l’efficacité absolue.
Des proportions sculpturales pour une adhérence optimale
Visuellement, le concept LFA impose le respect. Avec 4,69 mètres de long pour une largeur impressionnante de 2,04 mètres, ses dimensions sont celles d’une authentique supercar. Mais le chiffre le plus marquant est sans doute sa hauteur : seulement 1,19 mètre.
Cette silhouette incroyablement basse, combinée à un long capot et une cabine reculée, abaisse drastiquement le centre de gravité. Chaque ligne, qualifiée de « sensualité sculpturale« , a été pensée pour optimiser l’aérodynamisme et assurer une tenue de route sans faille.
Synergie technique : l’apport de Toyota Gazoo Racing
Sous cette carrosserie spectaculaire se cache une base technique d’élite. Le concept repose sur un châssis inédit en aluminium, qu’il partage avec la nouvelle Toyota GR GT et sa déclinaison de course GT3.
Ce partenariat avec la branche compétition de Toyota, Gazoo Racing, n’est pas anodin. Il garantit une rigidité structurelle exceptionnelle et une chasse au poids obsessionnelle, deux piliers essentiels pour offrir le dynamisme et l’agilité attendus d’une héritière de la LFA.
L’habitacle du futur : une immersion totale pour le pilote
L’intérieur confirme cette volonté de rupture et cette quête d’immersion totale. Oubliez les tableaux de bord traditionnels surchargés de boutons et d’écrans. Ici, l’épure est reine et tout est orienté vers une seule chose : le pilotage.
Le volant « yoke » : l’innovation au service du contrôle
L’élément le plus frappant est sans conteste le volant de type « yoke », une commande rectangulaire inspirée de l’aéronautique et de la compétition. Faisant face à une large dalle numérique, il concentre l’essentiel des informations et des commandes. Cette approche minimaliste vise à dégager le champ de vision et à recentrer l’attention du conducteur sur la route.
L’ergonomie pensée pour la concentration maximale
L’ensemble de l’habitacle a été pensé pour une ergonomie dite « à l’aveugle ». L’idée est que le pilote puisse accéder aux fonctions vitales de manière intuitive, sans jamais avoir à quitter la route des yeux. Cette philosophie renforce la promesse d’une connexion homme-machine, où la technologie s’efface pour ne laisser place qu’à l’expérience de conduite.
L’avenir de la supercar Lexus : entre attentes et exclusivité
Ce concept est bien plus qu’une simple étude de style. Lexus a confirmé qu’il préfigurait très fidèlement le futur coupé sportif de la marque. Cependant, il faudra s’armer de patience pour le voir sur nos routes.
Horizon 2029 : un long chemin vers la série
La version de série issue de ce concept n’est pas attendue avant la fin de la décennie. Les estimations les plus crédibles tablent sur une commercialisation aux alentours de 2029. Un développement long, qui laisse le temps à la technologie des batteries et des moteurs électriques de mûrir encore davantage pour atteindre les standards d’excellence fixés par Lexus.
Un prix à la hauteur de l’exclusivité
L’exclusivité aura un prix, et il s’annonce particulièrement élevé. Les premières rumeurs qui circulent dans les coulisses de l’industrie évoquent un tarif qui pourrait aisément dépasser les 460 000 €.
- LFA originelle : environ 350 000 € à son lancement.
- Nouvelle venue (estimé) : plus de 460 000 €.
Cette nouvelle venue se positionnerait donc clairement dans le segment des hypercars, prête à en découdre avec les noms les plus prestigieux du secteur.
Ce concept Lexus LFA est bien plus qu’un simple passage à l’électrique. C’est une tentative audacieuse de réinventer l’âme même d’une supercar. En renonçant au V10, Lexus abandonne une partie de son histoire mais s’oriente résolument vers l’avenir, avec la conviction que l’émotion automobile ne dépend pas uniquement d’une bande-son.
Le défi est immense : convaincre les passionnés que la fusion directe avec la machine, la précision chirurgicale et les accélérations fulgurantes de l’électrique peuvent procurer un plaisir aussi intense, sinon plus, qu’une envolée lyrique à 9 000 tr/min. Lexus parviendra-t-il à transformer le silence en une nouvelle forme d’émotion brute ? L’avenir nous le dira, mais la promesse, elle, est terriblement excitante.
