L’annonce avait provoqué un séisme sur la scène mondiale de la Formule 1. Lewis Hamilton, le septuple champion du monde, rejoignant la mythique Scuderia Ferrari. C’était la promesse d’une alliance de légendes, un rêve pour des millions de fans.
Pourtant, après une première saison en rouge achevée dans la douleur à Abu Dhabi, l’heure est au bilan. Et il est brutal. Entre des résultats historiquement bas et des déclarations chocs, le conte de fées a pris des allures de cauchemar.
Alors, que s’est-il réellement passé cette année ? Plongeons ensemble au centre d’une saison qui a mis à rude épreuve l’un des plus grands pilotes de tous les temps.
Une saison mémorable, mais pour de mauvaises raisons
Pour comprendre l’ampleur de la déception, il est essentiel de regarder les chiffres. Et ils sont sans appel. Pour un pilote qui a passé les dix-huit dernières années à collectionner les records, cette première campagne avec Ferrari restera comme une anomalie, une tache sombre sur un palmarès quasi immaculé.
Zéro podium : une première en 18 ans de carrière !
Le fait le plus marquant, le plus glaçant, est sans doute celui-ci : pour la toute première fois depuis ses débuts en Formule 1 en 2007, Lewis Hamilton n’est pas monté une seule fois sur le podium d’un Grand Prix. Habitué à se battre pour la victoire chaque week-end, le Britannique a dû se contenter de lutter pour les points. Sa sixième place finale au championnat des pilotes, très loin derrière son coéquipier, sonne comme une véritable humiliation pour un champion de sa trempe.
Une fin d’année en chute libre
Si la saison a été difficile dans son ensemble, les trois dernières courses ont été une véritable descente aux enfers. Las Vegas, Lusail, puis Abu Dhabi : trois éliminations consécutives dès la Q1, la première partie des qualifications.
Ce résultat signifie que sa monoplace ne faisait même pas partie des quinze plus rapides. Un affront qu’il n’avait plus subi depuis 2009. À chaque fois, quelques millièmes de seconde l’ont privé du passage en Q2, mais ces micro-écarts répétés témoignent d’une profonde incapacité à maîtriser sa machine et à en extraire la performance.
Culpabilité et besoin de rupture : le poids de l’échec
Au-delà des résultats décevants, ce sont les mots et l’attitude de Lewis Hamilton qui révèlent la profondeur de sa détresse. Le champion de 40 ans est apparu épuisé, mentalement et physiquement, portant sur ses épaules tout le poids de cet échec.
Excuses publiques et rage : la confession d’un champion
Loin de se cacher derrière des excuses techniques, Hamilton a assumé l’entière responsabilité de ses contre-performances. Après son accident en essais libres à Abu Dhabi, il a confié sa peine : « Je ne pense pas qu’il y ait le moindre mot pour exprimer à quel point je suis désolé pour l’équipe, pour les supporters. »
Cette culpabilité se mêle à une frustration immense, qu’il a décrite comme « une quantité insupportable de colère et de rage ». C’est le cri d’un champion qui ne comprend pas pourquoi il n’arrive plus à renverser la situation, lui qui a bâti sa légende sur sa capacité à rebondir.
« Personne ne pourra me joindre » : la déconnexion comme survie
La déclaration la plus forte est venue après le dernier drapeau à damier de la saison. Visiblement à bout, le Britannique a annoncé une coupure radicale et totale avec le monde extérieur. « Personne ne pourra me joindre cet hiver. Je n’aurai pas mon téléphone avec moi. Il va aller à la poubelle. J’ai hâte d’être complètement débranché de la matrice ».
Ces mots ne sont pas ceux d’un homme qui part simplement en vacances. Il s’agit d’un besoin vital de se protéger, de fuir une pression devenue insoutenable et de se régénérer loin des sollicitations médiatiques et des obligations qu’il ne supporte plus.
Retraite ? Une question balayée avec force
Face à une telle saison et à un tel épuisement mental, la question de la retraite a inévitablement été posée par de nombreux observateurs, dont son ancien coéquipier Nico Rosberg. Mais c’est mal connaître le combattant qu’est Lewis Hamilton.
Une réponse cinglante aux détracteurs
Plutôt que de douter, le Britannique a répondu avec la fierté qui le caractérise. Aux suggestions de retraite, sa réplique a été aussi directe que tranchante : « Je ne leur dirai rien. Aucun d’eux n’a fait ce que j’ai fait, donc ils ne sont même pas à mon niveau. »
Une manière de rappeler à tous que, malgré la crise, son palmarès parle pour lui. Cette déclaration montre que la flamme n’est pas éteinte ; sous la fatigue et la déception couve encore le feu d’un champion qui refuse de baisser les bras.
Cap sur 2026 : l’ultime espoir de renouveau
Alors, où trouve-t-il la force de continuer ? La réponse tient en un chiffre : 2026. Cette année-là, la Formule 1 connaîtra un changement radical technique, avec de toutes nouvelles réglementations pour les moteurs et les châssis.
C’est une page blanche, une opportunité pour toutes les écuries de repartir de zéro. C’est sur ce grand « reset » que Hamilton et Ferrari misent tout. Ils espèrent que ce changement de règles leur permettra de concevoir une voiture capable de se battre à nouveau pour le titre.
Pour Hamilton, c’est sans doute la dernière chance de faire de son pari Ferrari une réussite et de ne pas terminer sa carrière légendaire sur un échec cuisant.
L’hiver s’annonce donc comme un moment charnière. Pour Lewis Hamilton, ce sera une période de reconstruction personnelle, loin des circuits et du bruit médiatique. Pour Ferrari, ce sera une course contre la montre pour lui offrir enfin une monoplace à la hauteur de son talent.
Cette première saison a été un fiasco, c’est indéniable. Mais en Formule 1, tout peut changer très vite. La vraie question est désormais de savoir si cette pause salvatrice permettra au plus grand champion de sa génération de revenir plus fort pour un dernier tour de piste triomphal.
Et vous, pensez-vous que Lewis Hamilton parviendra à inverser la tendance et à renouer avec la victoire chez Ferrari ?
