Caterham Project V : la sportive électrique qui défie Tesla

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Ecrit par Lucie

Lucie est une véritable passionnée d’automobile. Toujours à l’affût des dernières tendances, elle aime partager son expertise.

Le monde de la voiture électrique sportive est souvent résumé par une course effrénée à la puissance et à l’accélération. Pourtant, un mal silencieux ronge cette catégorie : le poids. Avec des batteries pesant plusieurs centaines de kilos, même les modèles les plus performants finissent par se comporter comme des enclumes high-tech.

Mais un petit constructeur britannique, connu pour sa philosophie du « light is right », s’apprête à jeter un pavé dans la mare. Après deux ans de silence, Caterham revient avec le Project V, une promesse audacieuse qui pourrait bien transformer le plaisir de conduire une voiture branchée.

Nous allons découvrir comment cette sportive électrique compte réussir là où beaucoup ont échoué : en faisant de la légèreté son arme principale.

Le poids : un obstacle majeur pour la performance électrique

Avant de plonger dans les détails du Project V, il est essentiel de comprendre le défi monumental auquel il s’attaque. Le principal obstacle à l’agilité d’une voiture électrique n’est pas sa technologie, mais bien sa masse. Une batterie capable d’offrir une autonomie décente est intrinsèquement lourde, ce qui pénalise le freinage, la tenue de route et, au final, les sensations de conduite.

Pourquoi les sportives électriques sont-elles si lourdes ?

Pour illustrer ce propos, prenons quelques exemples concrets. Une Renault Zoé, une citadine, pèse déjà plus de 1 500 kg. Une Tesla Model 3, souvent citée en référence, avoisine les 1 850 kg.

Ces chiffres grimpent encore plus haut sur les segments supérieurs. Ce surpoids, les constructeurs tentent de le compenser par des puissances démesurées et des aides à la conduite sophistiquées. Mais la physique est têtue : la masse reste l’ennemie du plaisir et de l’efficacité dynamique.

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La promesse incroyable de Caterham : 1 190 kg sur la balance

C’est ici que Caterham entre en scène avec une annonce qui sonne comme une innovation : le Project V pèsera seulement 1 190 kg. Ce n’est pas une simple amélioration, c’est une véritable rupture.

Peser 600 kg de moins qu’une Tesla Model 3 Performance change absolument tout. Cet exploit n’est pas le fruit du hasard, mais d’une conception radicalement différente, centrée sur l’essentiel : la chasse au moindre gramme superflu.

La recette pour une sportive électrique poids plume

Comment Caterham parvient-il à réaliser ce miracle ? En appliquant les mêmes recettes qui ont fait le succès de ses modèles thermiques, mais adaptées à l’époque électrique. La performance ne vient pas seulement du moteur, mais de l’intelligence de la conception globale.

Un châssis inspiré de la Formule 1

Le squelette du Project V est une œuvre d’art d’ingénierie. Il associe la fibre de carbone à l’aluminium pour créer une structure à la fois incroyablement rigide et extrêmement légère.

Cette technologie, directement inspirée du sport automobile de haut niveau, est la pierre angulaire de ce régime drastique. Elle permet de garantir la sécurité et la rigidité nécessaires pour encaisser les contraintes d’une conduite sportive, sans pour autant alourdir la voiture.

Une motorisation et une batterie optimisées

Plutôt que de multiplier les moteurs, Caterham a opté pour une solution simple et efficace. Un unique moteur électrique, fourni par Yamaha, est monté à l’arrière.

Cet « e-axle » développe une puissance de 268 chevaux, largement suffisante pour propulser avec fougue une voiture aussi légère. Le résultat est un cocktail parfait entre efficacité et pur plaisir de la propulsion.

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Mais le vrai génie se cache dans la batterie. D’une capacité de 55 kWh, elle utilise une technologie de refroidissement par immersion développée par XING Mobility.

Concrètement, les cellules de la batterie baignent dans un liquide diélectrique qui assure une gestion thermique parfaite. Cette innovation permet non seulement de garantir des performances stables, mais aussi d’augmenter la densité énergétique et donc de réduire la taille et le poids de la batterie pour une autonomie de 400 km.

Des performances pures, fidèles à l’ADN de la marque

Ne nous y trompons pas, le Project V n’est pas conçu pour battre des records d’accélération en ligne droite contre des hypercars de 2000 chevaux. Sa mission est ailleurs : retrouver l’essence même du pilotage, ce dialogue intime entre le conducteur, la machine et la route.

Le grand retour du plaisir de la propulsion

Avec ses 268 chevaux envoyés aux seules roues arrière et son poids plume, le Project V promet un comportement vif et joueur. Le 0 à 100 km/h est abattu en 4,5 secondes et la vitesse maximale atteint 230 km/h.

Ces chiffres, excellents dans l’absolu, ne racontent qu’une partie de l’histoire. L’essentiel est ce que Caterham sait faire de mieux : une voiture qui communique, qui réagit au doigt et à l’œil, et qui transforme chaque virage en source de joie.

Une polyvalence pensée pour les passionnés

Loin d’être un simple jouet de circuit, le Project V se veut utilisable. Son autonomie de 400 km le rend apte aux belles balades du week-end. Et grâce à sa capacité de charge rapide à 150 kW, il peut récupérer de 20 à 80 % de sa batterie en seulement 15 minutes.

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C’est juste le temps d’une pause-café avant de repartir à l’assaut de vos routes préférées. Le design, signé Anthony Jannarelly, offre une configuration de base 2+1 places (une 2+2 est en option), ajoutant une touche de praticité inattendue.

Un calendrier qui se précise et un tarif ambitieux

Ce projet fascinant est le fruit d’une collaboration internationale orchestrée par VT Holdings, le propriétaire japonais de Caterham. L’expertise de Yamaha pour le moteur et de XING Mobility pour la batterie témoigne du sérieux de l’entreprise.

Le calendrier a été récemment mis à jour. Le premier prototype fonctionnel sera la star du Salon Automobile de Tokyo le 9 janvier 2026, après une première apparition du concept au CES de Las Vegas. L’année 2026 sera consacrée à des tests intensifs avant un lancement de la production en série qui ne devrait pas intervenir avant 2027.

Quant au prix, Caterham vise un tarif aux alentours de 95 000 €. Un positionnement qui place le Project V face à de futures concurrentes très attendues, comme les versions électriques de la Porsche Cayman et de l’Alpine A110.

Alors, Caterham a-t-il trouvé la formule magique pour réconcilier passion automobile et électrification ? En se concentrant sur la légèreté plutôt que sur la puissance brute, la marque britannique prouve qu’une autre voie est possible.

Une voie où les sensations et le plaisir de conduire redeviennent la priorité absolue. La réponse définitive nous sera donnée sur la route en 2027, mais une chose est sûre : le Project V a déjà réussi à nous faire rêver.

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