Alors que l’industrie automobile semble avoir unanimement pris le virage de l’électrification, certaines légendes refusent de se taire. Alors que les moteurs se font silencieux et que les batteries s’alourdissent, un rugissement familier se fait entendre de Crewe, en Angleterre. Bentley, symbole du luxe et de la performance, lance une annonce audacieuse avec sa nouvelle Continental GT Supersports.
Oubliez les compromis hybrides et les discours sur l’efficience. Cette voiture est une déclaration, un manifeste roulant en l’honneur du moteur thermique. C’est la Continental GT la plus radicale et la plus pure jamais conçue.
Alors, simple baroud d’honneur ou preuve que la passion mécanique a encore de beaux jours devant elle ? Découvrons ensemble les spécificités de ce modèle d’exception.
Un manifeste face au virage électrique
Le contraste est saisissant. Alors que la version standard restylée de la Continental GT s’oriente vers l’hybridation rechargeable avec un groupe motopropulseur de 782 chevaux et un poids frôlant les 2,5 tonnes, la Supersports choisit une voie diamétralement opposée. Elle opère un retour aux sources, un hommage vibrant à ce qui a fait la grandeur de l’automobile sportive.
Un V8 puriste : le choix de la passion
Sous le capot, on retrouve une vieille connaissance : le V8 biturbo de 4,0 litres, une merveille d’ingénierie du groupe Volkswagen. Mais ici, il a été poussé dans ses derniers retranchements. Les ingénieurs de Bentley ont fait un choix déterminé : supprimer totalement le moteur électrique et les lourdes batteries qui l’accompagnent.
Le résultat est une puissance brute et sans filtre de 666 chevaux pour un couple de 800 Nm. Loin de la course aux chiffres absolus, Bentley a privilégié l’essence même du plaisir de conduire : la pureté mécanique et la connexion directe entre le pilote et la machine.
La propulsion arrière : une décision radicale
L’aspect le plus surprenant de cette Supersports réside non seulement dans son moteur, mais aussi dans sa transmission de puissance. Pour la toute première fois dans l’histoire de la Continental GT, la cavalerie est envoyée exclusivement aux roues arrière. Cette décision est significative.
Elle transforme le caractère de la voiture, faisant passer ce grand coupé luxueux du statut de paquebot ultra-stable à celui de supercar joueuse et exigeante. Fini le confort feutré des autoroutes allemandes comme seul terrain de jeu ; cette Bentley a été conçue pour enflammer les circuits.
La légèreté : l’essence même de la supercar
En se débarrassant de son attirail électrique, la Continental GT Supersports s’est offert un atout majeur pour une sportive : une remarquable cure d’amaigrissement. C’est là que réside le secret de sa métamorphose.
Le défi des deux tonnes : un poids plume
Cette orientation 100% thermique a un impact majeur sur le poids. Bentley annonce fièrement un poids « inférieur à deux tonnes« . Ce gain de plusieurs centaines de kilos est essentiel.
Il transfigure le comportement de la voiture, la rendant plus agile dans les virages, plus réactive aux sollicitations du conducteur et bien plus efficace au freinage. Chaque gramme chassé est une victoire pour les sensations de conduite, une promesse de dynamisme retrouvé.
Carbone et concessions : la performance avant tout
La recherche de la légèreté est une priorité absolue qui se retrouve dans les moindres détails. La carrosserie intègre de nombreux éléments en fibre de carbone, ce matériau, en plus de réduire le poids, augmente l’appui aérodynamique de 300 kg par rapport à la version Speed. Les jantes forgées de 56 centimètres, signées Manthey, réduisent les masses non suspendues, tandis que les freins carbone-céramique, livrés de série, garantissent une endurance à toute épreuve.
Même l’habitacle, sanctuaire du luxe Bentley, a été mis à contribution. Les sièges arrière ont tout simplement été supprimés. L’intérieur fait la part belle au carbone et au Dinamica, une suédine synthétique légère, créant une ambiance de course sans pour autant renier le raffinement propre à la marque.
Une expérience exclusive pour les véritables passionnés
Au-delà de sa fiche technique impressionnante, la Continental GT Supersports a été pensée comme une expérience sensorielle et exclusive, réservée à une élite de passionnés.
Performances et mélodie : une symphonie inoubliable
Les chiffres sont éloquents : 0 à 100 km/h en seulement 3,7 secondes et une vitesse de pointe supérieure à 310 km/h. Cependant, les chiffres ne racontent pas toute l’histoire.
Pour une sonorité à la hauteur, Bentley a collaboré avec Akrapovic pour une ligne d’échappement sur mesure. La promesse ? Une véritable symbole mécanique, une mélodie V8 enivrante qui rappelle pourquoi tant de gens sont tombés amoureux de l’automobile.
Un futur collector : rareté et prestige
L’exclusivité est le leitmotiv. Seuls 500 exemplaires de cette Continental GT Supersports seront produits mondialement.
Cette rareté lui confère instantanément un statut d’objet de collection, une pièce d’histoire destinée à prendre de la valeur avec le temps. Si le prix n’a pas été officiellement communiqué, il dépassera sans aucun doute largement celui de la version Speed, s’adressant à des collectionneurs qui achètent plus qu’une voiture : un morceau de patrimoine.
En somme, la Bentley Continental GT Supersports est bien plus qu’un nouveau modèle. C’est une affirmation audacieuse, une résistance poétique dans une époque se tournant vers l’électrique silencieux. Elle prouve qu’il est toujours possible de créer une machine d’exception en célébrant l’ingéniosité du moteur à combustion.
Elle représente peut-être le dernier chef-d’œuvre de cette lignée, le chant du cygne d’une époque révolue. Bentley propose ici une voiture pour les puristes, ceux qui cherchent l’émotion brute, le frisson de la propulsion et le rugissement d’un V8. Une supercar avec l’élégance d’une GT et l’âme d’une bête de course.
Et vous, que pensez-vous de cette approche radicale ? Le moteur thermique a-t-il encore sa place au sommet de l’automobile de luxe ?
