BMW. Un nom qui évoque le plaisir de conduire, la performance et une certaine image du luxe à l’allemande. Pourtant, derrière la prestigieuse hélice bleue et blanche, se cachent parfois des pannes coûteuses qui peuvent transformer le rêve en un véritable cauchemar mécanique. Entre 2007 et 2015, plusieurs modèles ont été affectés par des défauts de conception majeurs.
Vous envisagez l’achat d’une BMW d’occasion ? Ce guide est essentiel. Nous allons examiner attentivement les moteurs et les modèles à fuir pour vous éviter des factures de réparation à plusieurs milliers d’euros. Car un achat bien informé est la garantie d’une expérience sereine.
N47 Diesel : le moteur qui fait trembler les propriétaires
Si vous ne deviez retenir qu’une seule information de cet article, ce serait celle-ci : méfiez-vous comme de la peste du moteur N47 diesel, produit entre 2007 et 2013. Il représente sans doute la défaillance majeure en ingénierie de la marque au cours des vingt dernières années.
Un défaut de conception qui coûte cher
Le problème du N47 réside dans sa chaîne de distribution. Mal conçue et mal positionnée (côté boîte de vitesses), elle s’use prématurément, généralement entre 80 000 et 150 000 kilomètres. Le remplacement de cette chaîne est une opération lourde qui nécessite de déposer le moteur ou la transmission, faisant grimper la facture entre 3 000 € et 5 000 €.
Pire encore, si la chaîne vient à casser, elle entraîne une destruction quasi complète du moteur : soupapes pliées, pistons endommagés, culasse hors service. Une catastrophe qui se chiffre alors bien au-delà de la valeur du véhicule. Ce problème est si répandu que des communautés entières de propriétaires floués se sont formées en ligne.
Quels modèles sont concernés par le N47 ?
Ce moteur a été massivement utilisé sur de nombreux modèles diesel d’entrée et de milieu de gamme. La vigilance est donc de mise sur de très nombreux modèles populaires :
- Série 1 : 116d, 118d, 120d (2007-2013)
- Série 3 : 318d, 320d (2007-2011)
- Série 5 : 520d (2007-2010)
- X1 : 18d, 20d (première génération E84, 2009-2015)
- X3 : 20d (2007-2011)
BMW a tenté d’apporter des correctifs entre 2011 et 2013, mais ceux-ci n’ont fait que repousser l’échéance de quelques dizaines de milliers de kilomètres. La seule vraie solution est arrivée en 2015 avec le moteur B47, qui a entièrement corrigé ce défaut.
Les signes d’une chaîne de distribution usée
Lors de l’essai d’un modèle équipé d’un N47, soyez extrêmement attentif. Le symptôme le plus révélateur est un bruit métallique, un cliquetis ou un bruit de frottement perceptible au démarrage à froid. Si vous entendez ce son, même léger, une action s’impose : fuyez sans vous retourner.
Série 1 F20 (2011-2015) : les moteurs essence à éviter
Après le diesel, penchons-nous sur les motorisations essence qui ont terni la réputation de la deuxième génération de la Série 1 (code F20). Une voiture au châssis brillant, mais dont les premiers moteurs se sont révélés catastrophiques.
Une compacte séduisante, mais des « grenades mécaniques »
Sur le papier, la Série 1 F20 a tout pour plaire : c’est l’une des dernières compactes à propulsion, offrant un plaisir de conduite et une agilité remarquables sur le segment. Malheureusement, les premiers millésimes (2011-2015) ont été équipés des moteurs N13 et N20.
Ces blocs essence rencontrent de nombreux problèmes : turbos fragiles, encrassement rapide de l’admission, ratés d’allumage et soucis électroniques à répétition. Certains spécialistes les surnomment même les « grenades mécaniques », un sobriquet qui en dit long sur leur fiabilité explosive pour votre portefeuille.
Les versions à bannir et leurs pannes récurrentes
Si vous convoitez une Série 1 essence de cette période, vous devez absolument éviter les motorisations suivantes, qui sont de véritables nids à ennuis :
- BMW 114i, 116i, 118i (moteur N13) : Le turbo est leur principal point faible, avec des coûts de remplacement allant de 1 500 € à 2 500 €. L’encrassement de l’admission est aussi un problème chronique, surtout en usage urbain, nécessitant des décalaminages coûteux.
- BMW 120i, 125i (moteur N20) : En plus des soucis de turbo, ces moteurs peuvent également souffrir de problèmes d’injection et de distribution.
Confrontée à ces difficultés, BMW a réagi en 2015 en introduisant une nouvelle génération de moteurs (le B38 notamment), bien plus robustes. Voici un conseil simple : orientez-vous impérativement vers une Série 1 F20 produite après 2015.
La Série 7 : quand le luxe devient un gouffre financier
Le piège de la limousine de prestige d’occasion
Les générations de Série 7 produites entre 2008 et 2015 sont une concentration de technologies. Sièges massants, suspensions pneumatiques adaptatives, moteurs V8 essence puissants… Tout y est. Mais cette complexité engendre un revers : chaque composant est une source potentielle de pannes coûteuses.
Les suspensions pneumatiques fuient et leur compresseur s’use (3 000 € à 5 000 €), les V8 essence consomment énormément d’huile et leurs chaînes de distribution sont fragiles (4 000 € à 6 000 €), sans parler des innombrables capteurs et modules électroniques qui peuvent défaillir les uns après les autres. L’entretien annuel peut facilement dépasser celui d’une voiture neuve.
L’exception qui confirme la règle : le diesel 6 cylindres
Malgré ce tableau peu réjouissant, une lueur d’espoir subsiste. Le moteur diesel 6 cylindres en ligne (730d, 740d) se révèle étonnamment fiable et robuste. Si vous tenez absolument à rouler en Série 7 de cette génération, c’est la seule motorisation que nous pouvons raisonnablement vous conseiller, à condition de trouver un exemplaire à l’historique limpide.
Comment acheter sa BMW d’occasion l’esprit tranquille ?
Maintenant que les pièges sont connus. Mais alors, comment faire le bon choix ? La réponse tient en une date et quelques réflexes simples.
2015 : l’année du changement pour la fiabilité
L’année 2015 marque un changement significatif pour BMW. Le constructeur a lancé sa nouvelle famille de moteurs modulaires « B » (B38, B47, B48, B58). Ces blocs modernes résolvent les défauts de conception de leurs prédécesseurs.
La chaîne de distribution est robuste, les turbos sont fiables et l’électronique est mieux maîtrisée. Les taux de fiabilité des modèles post-2015 grimpent en flèche, dépassant souvent les 96 %.
Les réflexes essentiels avant de signer
Pour optimiser votre achat, surtout sur un modèle produit avant 2015, voici les éléments essentiels à considérer :
- Exigez un démarrage à froid : C’est le meilleur moyen de déceler un bruit suspect de chaîne de distribution. Un vendeur qui a fait « chauffer » la voiture avant votre arrivée est un très mauvais signe.
- Vérifiez l’historique complet : Un carnet d’entretien à jour, idéalement suivi dans le réseau ou chez un spécialiste reconnu, est non négociable.
- Faites appel à un expert : Pour 150 à 300 €, un expert indépendant inspectera le véhicule et passera la valise diagnostique. C’est le meilleur investissement que vous puissiez faire pour éviter une réparation à 5 000 €.
Le marché de l’occasion BMW est à double tranchant. Les modèles produits entre 2007 et 2015 peuvent s’avérer être des gouffres financiers, plombés par les moteurs N47, N13 et N20. Toutefois, en vous concentrant sur les véhicules produits après 2015 et en appliquant quelques règles de prudence, il est possible d’acquérir une voiture exceptionnelle et fiable.
Voici la règle d’or : une BMW à 8 000 € équipée d’un moteur à problèmes vous reviendra, à terme, bien plus cher qu’un modèle fiable de 2016 affiché à 15 000 €. Prenez le temps de trouver la bonne. Celle qui vous offrira tout le plaisir BMW, sans les mauvaises surprises.
