Qui n’a jamais rêvé de posséder une baguette magique pour effacer les embouteillages ? Chaque matin, c’est le même rituel : des files de voitures à l’arrêt, des klaxons impatients et cette désagréable sensation de voir de précieuses minutes de notre vie s’évaporer dans les gaz d’échappement.
Face à cette paralysie quotidienne, de plus en plus de citadins cherchent des alternatives. Et si la solution la plus efficace se trouvait sur deux roues ?
Si l’idée peut sembler évidente pour les motards convaincus, une étude menée en Thaïlande donne une ampleur nouvelle à cette idée. Là-bas, le deux-roues n’est pas seulement un moyen de transport, c’est une stratégie de gestion du temps.
Alors, la moto est-elle vraiment l’arme secrète pour reconquérir notre temps ? C’est ce que nous allons voir ensemble.
Le duel urbain : moto contre voiture en ville
Avant même de parler de vitesse ou d’agilité, la moto marque des points décisifs sur des aspects du quotidien qui transforment le trajet en parcours du combattant pour les automobilistes.
Le stationnement : la moto prend l’avantage
Commençons par la fin du trajet : le stationnement. Pour un automobiliste, la recherche d’une place en centre-ville s’apparente souvent à une épreuve mythologique.
Tourner en rond pendant dix, vingt, voire trente minutes, pour finalement se garer à une distance décourageante de sa destination. C’est une perte de temps et d’énergie considérable.
Le motard, lui, sourit face à cette situation. Un espace entre deux voitures, un petit recoin sur le trottoir (quand la réglementation le permet) et le tour est joué. Cette facilité à se garer n’est pas un simple détail.
C’est un gain de temps direct, tangible, qui se répète à chaque déplacement. Finie l’angoisse de la place libre, bonjour la sérénité.
La liberté retrouvée : échapper à la routine imposée
Au-delà du stationnement, la moto offre une liberté que peu d’autres moyens de transport peuvent égaler. Contrairement aux transports en commun, vous n’êtes plus tributaire d’horaires fixes, de grèves surprises ou de trajets bondés. Vous êtes maître de votre emploi du temps.
Par rapport à la voiture, la moto se distingue par sa capacité à s’extraire de la masse. Son gabarit réduit lui permet de choisir des itinéraires plus directs, d’emprunter des rues plus étroites et, surtout, de ne pas être l’otage d’un trafic complètement figé. Cette sensation de mouvement constant, même lorsque tout est à l’arrêt autour de soi, est l’un des plus grands avantages psychologiques de la conduite d’un deux-roues en milieu urbain.
La Thaïlande : un modèle inspirant pour la gestion du temps
Si ces avantages sont connus, la situation en Thaïlande, et plus particulièrement à Bangkok, les porte à un tout autre niveau. Dans cette mégalopole réputée pour ses embouteillages légendaires, la moto est devenue un pilier de la vie quotidienne et économique.
Un investissement temporel, au-delà de l’argent
Une enquête réalisée par le groupe financier Krungsri Auto a révélé un chiffre stupéfiant : 62 % des citadins thaïlandais considèrent la moto comme un outil de bonne gestion du temps. Plus qu’un simple véhicule, ils la perçoivent comme un véritable « investissement de temps ». L’idée est simple : chaque minute gagnée sur la route est une minute de plus pour sa famille, ses loisirs ou son travail.
Cette mentalité explique en grande partie la popularité écrasante des deux-roues dans le pays. Le Département des Transports Terrestres y recensait 22 millions de motos enregistrées l’année dernière, et les ventes devraient continuer de croître de 1,5 à 2,5 % par an jusqu’en 2027. Ces chiffres sont clairs : pour des millions de personnes, le calcul est vite fait.
La remontée de file : une pratique qui change tout
Le secret de cette efficacité redoutable tient en deux mots : la remontée de file (ou « lane filtering »). Cette pratique, courante et tolérée à Bangkok, autorise les motards à circuler entre les files de voitures à l’arrêt ou au ralenti. C’est ce qui leur permet de ne jamais être totalement immobiles.
Avoir été coincé dans un taxi au cœur de Bangkok un vendredi soir est une expérience marquante. Voir des centaines de scooters se faufiler avec agilité pendant que votre voiture avance de quelques centimètres toutes les cinq minutes est une démonstration implacable de l’efficacité du deux-roues dans un environnement saturé. Bien que cette pratique soit encore illégale dans de nombreuses régions du monde, dont la France (hors expérimentations), elle est la pierre angulaire du gain de temps en Asie du Sud-Est.
Le revers de la médaille : la sécurité avant tout
Ce tableau idyllique a cependant un revers. Gagner du temps est une chose, mais le faire en toute sécurité en est une autre, et c’est un point non négociable.
Un risque bien réel pour les motards
Il serait malhonnête de ne pas l’admettre : le motard est infiniment plus vulnérable qu’un automobiliste. La Thaïlande, malgré son amour pour la moto, paie un lourd tribut en matière d’accidents de la route. Le nombre d’accidents impliquant des deux-roues y est tragiquement élevé, ce qui pousse les autorités à lancer régulièrement de grandes campagnes de sensibilisation.
Cette question de la sécurité est souvent le principal frein pour de nombreuses personnes qui hésitent à franchir le pas. Et c’est une préoccupation tout à fait légitime. Choisir la moto, c’est accepter une part de risque supplémentaire et prendre la responsabilité de le minimiser activement.
ATGATT : la philosophie qui peut vous sauver
Heureusement, il existe une approche pour réduire drastiquement ce risque. Les motards anglo-saxons la résument par un acronyme : ATGATT, pour « All The Gear, All The Time » (Tout l’équipement, tout le temps).
Cette philosophie est simple : peu importe la distance, la météo ou la durée du trajet, on ne monte jamais sur sa moto sans un équipement complet. Voici les éléments à considérer :
- Casque homologué
- Gants de protection
- Blouson renforcé
- Pantalon adapté
- Chaussures montantes
Cet équipement n’est pas une contrainte, c’est une armure qui peut faire toute la différence en cas de chute. C’est un investissement indispensable pour profiter des avantages de la moto en toute sérénité.
La réponse est claire : oui, la moto peut faire gagner un temps phénoménal en milieu urbain. L’exemple de la Thaïlande le démontre de manière éclatante. Entre le stationnement simplifié et la capacité à se jouer des embouteillages, le deux-roues s’impose comme une solution de mobilité d’une efficacité redoutable.
Cependant, ce gain de temps ne doit jamais se faire au détriment de la sécurité. La vulnérabilité du motard impose une vigilance de tous les instants et un équipement sans faille. Le choix final est donc un arbitrage personnel entre efficacité et prise de risque maîtrisée.
Et vous, votre deux-roues est-il votre meilleur allié pour déjouer les pièges du quotidien ? Racontez-nous votre expérience en commentaire.